La saison 2012/2013 devait être belle. Une saison vendue comme grandiose et qui devait permettre à toute une ville, toute une région et tout un club de rêver aux fantasques les plus fous. Nouveau nom, nouveau stade, nouveau logo, une nouvelle qualification en Champions league et un rôle d’outsider numéro 1 du club de la capitale dans la course au titre : les lillois ont vu grand. Et pourtant le rêve s’est vite transformé en cauchemar…
Dimanche dernier, la lumière s’est donc éteinte, les derniers espoirs d’arracher un billet pour l’Europa League avec. Le nul concédé sur sa pelouse contre Saint-Étienne, ajouté au brillant succès niçois à Ajaccio obligera donc le club nordiste à se contenter des coupes nationales et du championnat l’année prochaine. Une première depuis trois ans.
Mais alors, la faute à qui, à quoi ? En premier lieu, inévitablement en raison du piètre début de saison réalisé par les lillois. Inconstants, poussifs, désunis, les Dogues ont eu de nombreux problèmes à intégrer et surtout à jouer avec leurs nouvelles recrues. Plus que ça, c’est surtout l’absence de leur feu follet, leur numéro 10 si précieux et tellement décisif la saison passée -, Éden Hazard, qui s’est faite ressentir. Il aura donc fallu du temps, des matches et des entraînements avant de parvenir à mettre en place un plan de jeu efficace, convaincant mais aussi compatible avec l’attaquant ivoirien, Salomon Kalou. Résultat, le LOSC a mal débuté sa saison, et c’est le moins que l’on puisse dire. 1 point par match en moyenne sur les 7 premières journées de Ligue 1 et une participation en Champions League désastreuse.
Et oui, car la saison européenne des nordistes aura été l’autre déception de la saison. Après une qualification poussive lors des barrages contre les danois de Copenhague (1-0; 2-0 A.P), Lille a pourtant hérité d’un groupe plutôt abordable. Le Bayern Munich, Valence et le Bate Borisov. Pas facile mais jouable, du moins pour accrocher la troisième, voire la seconde place. Le seul souci (et pas l’un des moindres), a été l’absence d’envie, de solidarité et de détermination chez les joueurs lillois. Piteux à domicile, ils se sont logiquement inclinés face à Munich, Valence (deux fois sur le même score de 0-1) mais aussi, et c’est le plus surprenant, face à Borisov 1-3. Si l’on y ajoute les terribles « performances » lilloises hors de leurs bases, la qualification pour les huitièmes de la plus belles des coupes devenaient de plus en plus compromise au fil des matches. Un cuisant 1-6 chez les futurs champions d’Europe avant de finir – et d’enterrer par la meme occasion les derniers espoirs de troisième place – par une défaite 0-2 en Espagne. Le court succès 2-0 en Biélorussie dans l’antre du Bate Borisov n’y changera rien : le LOSC finit bon dernier de son groupe et est éliminé de la Ligue des Champions.
Amorphes et complètement hors-sujet, c’est sûrement lors de leur participation européenne que la seconde cassure de la saison est née…
Contre toute attente, c’est grâce à intervention en conférence de presse de son président Michel Seydoux que le club lillois a retrouvé quelques brins de motivations. Un électrochoc qui a porté ses fruits puisque Lille s’est remis à jouer, Kalou à marquer (12 de ses 14 buts ont été inscrits en deuxième partie de saison) et les supporteurs à espérer. Ainsi, de la 23ème à la 33ème journée Lille a « roulé » comme un champion. 2,36 points par match, les lillois ont ainsi pris davantage de points que toutes les autres équipes sur la période, et même plus que le futur champion parisien. Nullement déstabilisés par les départs de cadres du vestiaires tels que Landreau et Debuchy, c’est lorsqu’ils avaient l’occasion de monter sur le podium que les lillois ont failli.
Lors de la réception de sochaliens jamais dangereux à l’extérieur jusqu’à là, les Dogues se sont rendus responsables d’une « faute professionnelle » d’après les mots de leur entraîneur, Rudi Garcia et du capitaine, Aurélien Chedjou. Pour preuve, maîtres de leur sujet et larges dominateurs au score (3-0) jusqu’à la 79ème minute, les nordistes ont tout de même « réussit l’exploit » de se faire rejoindre par des Lionceux revigorés. Ce nul, qui ressemblait davantage à une défaite, a « fait perdre beaucoup plus que deux points », toujours selon les mots de Garcia. Cumulé à une large défaite 2-4 en terre toulonnaise la semaine suivante, c’est tous les espoirs de C1 qui devenaient compromis. Mais plus que des points, c’est surtout sur l’aspect mental que Lille a craqué lors de ces deux rencontres. Au final, on se rend assez facilement compte d’une chose : le LOSC n’a jamais réussi à s’imposer dans les grands rendez-vous cette année.
Sans parler de la participation en Ligue des champions, ce sont 5-6 rencontres qui ont sans doute fait basculer la saison de Lille du mauvais côté. La réception du PSG (1-2) début septembre puis celles de l’OM (0-0) et de Nice (1-2) ont coûté extrêmement cher. La fin de saison n’a rien arrangé puisque le déplacement à Montpellier lors de 37ème journée (0-0) puis le match contre Saint-Étienne lors de la dernière journée ont scellé le tout.
Donc voilà, c’est un Lille morose, un Lille touché qui a quitté le Grand Stade sous les coups de minuit après la rencontre. Et c’est sûrement pas le feu d’artifice offert au public du nord par les dirigeants qui viendra redonner l’éclaircie attendue… Provisoirement jusqu’à la saison prochaine ? C’est tout un club qui le souhaite.