À Paris, les supporters n’aiment pas le changement. Encore plus quand un entraîneur qu’ils ne connaissent pas ou très peu vient remplacer un coach champion de France en titre et particulièrement apprécié.
Depuis plusieurs mois, et ce n’est pas une grande nouvelle, le club parisien cherche désespérément un remplaçant à Carlo Ancelotti parti à Madrid, ou le Real lui faisait les yeux doux. À défaut de chance, de patience, mais surtout de temps et d’une communication impeccable, le PSG s’est pris les pieds dans le tapis en essuyant pas moins de 7 refus catégoriques. Mourinho, Wenger, Hiddink, Villas-Boas, Riijkard, Benitez ou encore dernièrement Capello ont décliné l’offre du club champion.
Hier soir dans la soirée, la situation a basculé. Léonardo et Nasser Al-Khelaifi ont alors ré-activé le dossier Laurent Blanc. Vendredi dans la journée, le contrat de deux ans proposé à l’ancien sélectionneur des bleus était déjà paraphé, Paris avait enfin un coach, à moins de deux semaines de la reprise de l’entraînement.
Dès l’annonce de cette nouvelle, les réactions des supporteurs ne se sont pas faites attendre. « Mauvais entraîneur », « sans expérience », « incapable de gérer les égos » pour les uns, « sans charisme » pour les autres, la signature de l’ancien marseillais n’a franchement pas convaincu tout le monde.
C’est avant tout par rapport à ces réactions que j’ai souhaité réagir. Car oui, je trouve les fans parisiens un peu sévères. En premier lieu, j’aimerais rappeler à tout le monde que Laurent Blanc n’est pas « personne ». Grand défenseur de sa génération, Blanc est champion du Monde et champion d’Europe avec les bleus respectivement en 1998 et 2000. En club, il gagne la Premier League sous les couleurs de Manchester United, où il gardera une image extrêmement positive, encore excellente aujourd’hui. Si vous n’êtes toujours pas convaincu, dois-je vous rappeler que pour sa première année d’entraîneur, il est sacré champion de France à Bordeaux ? Qu’il remporte par ailleurs la Coupe de la Ligue en 2009, le Trophée des champions 2008 et 2009 mais est également vainqueur du titre de meilleur entraîneur de l’année l’année du titre , À Bordeaux, Laurent Blanc a remporté près de 60% de ses matches, meilleur ratio du club !
Vous allez donc me parlez de ses performances chez les bleus. Alors je vais donc en parler. 23 matches sans perdre et une élimination à l’Euro contre les doubles champions d’Europe et champions du monde en titre. Où est la honte ? Moi je ne la vois pas. À défaut d’avoir pu contrôler le « cas » Nasri, il aura avant tout su gérer la cohésion du groupe et créer une véritable ambiance d’équipe. Même si le jeu n’a pas toujours été au rendez-vous (et c’est loin d’être un nouveauté, à quand remontait un match séduisant des bleus ? 2006.), les résultats ont toujours été au rendez-vous, jusqu’à l’Euro…
Deuxième argument utilisé par les inconditionnels du ballon rond, les potentiels départ de certains cadres et la non-arrivée de grands talents. Là encore, je ne suis pas vraiment d’accord. À l’instar de Dugarry qui confiait que Blanc avait « une énorme légitimité« , je pense que Blanc n’est pas un « touriste ». Comme dit plus haut, son parcours de joueur fait qu’il a adopté et acquis une certaine réputation et un certain charisme qui le suit encore à l’heure actuelle. L’histoire des égos est aussi du grand n’importe quoi. Là encore, j’approuve complètement ce que dit Dugarry. « Cette histoire d’ego de stars, c’est une incroyable bêtise ! Celui qui pose des problèmes, c’est le faux bon joueur. Le mec qui se prend pour un autre, sous prétexte qu’il a fait deux bons matchs et que son entourage lui dit que c’est le nouveau Zidane« .
Ibra, Silva, Motta pour ne citer qu’eux, ne sont pas des débutants. Ils possèdent une expérience hors du commun et ont joué dans les meilleurs clubs au monde. Le vécus de chacun laisse à penser qu’il ne devrait pas y avoir trop de problème avec Blanc. Si Ibra a eu un problème avec Guardiola, c’est avant tout en raison de sa jalousie pour Messi, en aucun cas parce qu’il aime le conflit.
Après, s’il y’a un domaine où je reste perplexe, cela concerne la qualité de jeu que pourrait offrir le PSG sous les ordres de « Lolo ». Si l’on se réfère au jeu pratiqué par ses joueurs en terre girondine, je ne suis pas du tout inquiet, tant la tactique mise en place par Blanc avait été excellente. C’est plus par rapport aux performances de l’Equipe de France que je suis inquiet. Jamais séduisante, la qualité de jeu de l’équipe n’a pas été au rendez-vous durant deux ans. Or, le problème est que l’ancien sélectionneur arrive dans un club où le plaisir de voir jouer cette équipe a été plutôt rare…
Dernier point positif, le « Président » arrive avec son Fidel adjoint, Jean-Louis Gasset. Habitué de la maison, ce dernier avait été l’adjoint de Fernandez lors de sa deuxième pige sur le banc du PSG…
Attendons, patientons, regardons les futures arrivées et les prochains départs – s’il y en a – (Ibra et Verrati resteront à 99,9%) et nous pourrons alors juger au bout de 2 ou 3 mois. Pour vous rafraîchir la mémoire amis parisiens, est-il nécessaire de vous rappeler qu’un accueil similaire avait été réservé à Ancelotti à son arrivée quand il a poussé sur la touche Kombouaré ? À méditer…
Très bon article bon continuation.
Merci beaucoup, à bientôt.