Pastore, c’est quoi le problème ?

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Les saisons se suivent, les entraîneurs changent, mais la même question récurrente resurgit chaque année : « Y’a t-il un problème Pastore ? » Après avoir vu ses trois premiers matches – et surtout la rencontre au Parc contre Ajaccio, il est évident qu’il y’a un souci avec ce talentueux milieu de 24 ans puisque la question s’est même transformée depuis en « Quel est le problème Pastore ? » Si cette problématique s’était déjà posée lors de sa première – et de sa deuxième ! – saison dans la capitale, cette année, plus rien ne sera laissé passer à ce jeune joueur.

Tolérance zéro, donc. Compréhensible, car il est évident que lors de la deuxième partie de l’exercice 2011/2012, les excuses et les éléments à sa décharge étaient nombreux (nouveau championnat, nouvelle équipe, nouvelle langue, poids du transferts…), mais maintenant, on ne voit vraiment pas ce qui empêche cette jeune pépite d’exprimer pleinement son talent.

À son arrivée – pourtant – « Flaco » avait, en quelques semaines, séduit. Mais aujourd’hui, et depuis de longs mois, les temps ont bien changé pour Pastore. Face à Ajaccio, mais aussi contre Nantes, Javier Pastore a encore fait preuve de lenteur, de mal-être et de tristesse tout en laissant paraître un manque de motivation et d’envie flagrant alors qu’il enchaînait de façon surréaliste et incompréhensible les erreurs techniques sur le terrain.

Alors il y’a plusieurs solutions pour comprendre ce « mystère ». Tout d’abord, Pastore nous a montré l’année dernière, en Ligue des Champions notamment (contre Valence à l’aller puis le Barca au retour) qu’il pouvait atteindre des sommets. Toutefois, le niveau atteint par ce dernier lors de grands rendez-vous européens, n’a été qu’une éclaircie dans une saison bien morose. Du moins en Ligue 1, surtout. C’est bien pour cela qu’on a un temps pensé que l’argentin choisissait ses rencontres et sélectionnait les matches où il souhaitait être performant, de façon « à impressionner l’Europe« , disait-on. Plutôt étrange comme scénario, mais pas impossible au vu de ses prestations avec le club de la capitale depuis son arrivée. Néanmoins, il déclarait fin mai dans le magazine Surface (en réponse à son manque de régularité) « que chaque joueur passait par des moments difficiles, où il n’est plus en confiance ou pas en bonne condition physique. C’est donc normal que son niveau baisse, qu’il n’ait plus l’air du même joueur d’un match à l’autre. Ça a duré un mois et demi, ça n’a pas été facile mais je dois travailler ce point là et être plus fort mentalement ». À l’époque, un « nouveau » Pastore, conquérant et ambitieux était peut-être né au lendemain du titre de Champion de France. À présent, ces paroles passent pour de la véritable langue de bois.

Alors maintenant, sur le terrain, Pastore n’a pas toujours été utilisé de façon pertinente. Il faut bien comprendre que « Flaco » n’est pas un joueur de côté. Rien à voir avec le stéréotype de joueur qui, à gauche ou à droite, reste 90 minutes dans son couloir à attendre de pouvoir centrer. Non. Pastore est avant tout un meneur de jeu, un véritable axial qui sait faire le jeu et distribuer des caviars à ses coéquipiers dans à peu près toutes les situations. L’ennui, c’est que Blanc – et Ancelotti avant lui – ne lui ont jamais véritablement confié les clefs du jeu. Il est aussi vrai que les peu de fois où ces derniers ont tenté l’expérience, ça ne s’est pas avéré très concluant mais quand même. À Palerme, c’était un poste où il excellait. Il conçoit d’ailleurs que personne « n’ait vu le meilleur de Javier Pastore » tout en avouant qu’il « ne pense pas avoir atteint le niveau de jeu qu’il avait en Italie« .

En attendant de voir le meilleur de ce joueur, il y’a une dernière énigme, interrogation, qui est, selon moi, encore plus grave. Lié à sa non-régularité, Pastore n’aime probablement pas la Ligue 1. Après avoir vécu de longs problèmes d’intégration, le milieu parisien ne semble pourtant pas avoir adopté une attitude adéquate à un grand champion. Premier point, on en a déjà parlé, Pastore ne brille quasiment qu’un match sur 6 en championnat. C’est beaucoup trop faible vu son talent et l’attente qu’ont placé les supporteurs en lui à la vue de son transfert astronomique. (42 millions, on le rappelle). Ensuite, l’argentin n’a toujours pas appris notre langue. Après trois ans dans la capitale, Pastore ne parle toujours pas un mot de français pendant que Sirigu – arrivé la même année – le parle déjà couramment et que Lucas, parisien depuis janvier, arrive à comprendre et à se faire comprendre dans la langue de Molière. Si vous voulez mon avis, la première grosse erreur de Pastore est sans doute ici.
Ceci montre un manque d’envie et un « j’men foutisme » des plus irritants. Mais à la limite, s’il était décisif et investit on laisserait passer. Plus maintenant. Dernière chose, Pastore semble faire ce qu’il veut. Sous Carlo Ancelotti, on s’est longtemps interrogé sur le possible fait que ce joueur était devenu « intouchable ». Nenê, bien plus performant à l’époque en avait fait les frais, souvenons nous. Son comportement et son implication quasi nulle dans cette équipe me pose également problème. Dans Surface, il avait lâché cette phrase au semblant pourtant anodin : « Quand l’un n’est pas à son niveau, les coéquipiers sont là pour compenser. » Faut-il en comprendre une certaine forme d’égoïsme quand on sait qu’il n’a suivit aucune des consignes données par Blanc depuis le début du championnat ? Dernier exemple, après l’élimination en Coupe de France aux tirs au but contre l’Evian TG, Pastore n’avait pas semblé très touché et avait même affirmer : « Ce n’est pas un échec. On a perdu un match c’est tout« . Quand on sait que la direction avait fait de cette coupe un objectif, cette déclaration avait quand même de quoi surprendre.

Pastore a donc entamé sa troisième saison sous le maillot parisien et, espérons le, retrouvera son génie dès samedi contre Guingamp. Même s’il continue d’être un milieu « surcoté » pour certains, « incompris » pour d’autres, Pastore reste un joueur doté d’un talent rare. Et il serait grand temps de le montrer.

Tom Masson

@MassonTom1

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