Après une pâle défaite 2-0 face au Chili, les Espagnols sont éliminés de la Coupe du Monde, après deux petites rencontres seulement. Le Chili est qualifié pour les huitièmes, au profit des Champions du Monde en titre. Coup de tonnerre sur la planète foot.
Cette fois ça y’est, une page se tourne, le coup de grâce a sonné. Humiliée dès son premier match par les Pays-Bas (1-5), la sélection ibérique, championne du monde en titre, est éliminée après une pâle défaite 2-0, face à de valeureux chiliens; fougeux et incroyablement généreux dans les efforts. Ces derniers disputeront la premiere place dans une finale du groupe B, face à des néerlandais qui ont pris le meilleur de l’Australie dans l’après midi (3-2).
Dominée dans tous les compartiments du jeu, cette Espagne-là n’avait franchement rien d’une sélection championne du monde et semblait avoir tout perdu des acquis qui avaient fait sa force des années durant. Sur les 89 derniers matches, jamais les espagnols n’avaient connu le goût de la défaite de façon consécutive. Une première, certainement traduit par des difficultés en défense et une faiblesse offensive criante.
Ce soir, même si Martinez avait pris place aux côtés de Ramos en défense centrale, en lieu et place du barcelonais Piqué, la défense a encore montré d’étonnants signe de fébrilité et à encore craqué, à deux reprises. En prenant 7 buts en 2 rencontres, les espagnols viennent de dépasser leur total de buts encaissés lors de ses 3 dernières compétitions internationales, Euros et Coupe du Monde confondus ! Face à l’apathie d’Azpilicueta et de Ramos, Vargas, bouillant de sérénité devant Casillas, est d’abord venu conclure une action collective splendide dans la transmission et dans la remontée du ballon (0-1, 23ème). Sonnés, les espagnols ne s’en relèveront pas. Même pire, ils vont craquer une deuxième fois, juste avant la MT par l’intermédiaire d’Aranguiz après un coup-franc de Sanchez (0-2, 43ème).
Breakée à la pause, l’Espagne a bien tenté une réaction, un dernier sursaut d’orgueil d’un roi en péril. Costa (49ème), et même Busquets, (54ème) auraient bien pu relancer la partie avec un peu plus de réussite, et un peu moins de maladresse, pour le dernier notamment. Mais très franchement, les espagnols pouvaient difficilement espérer meilleur résultat ce soir.
Si on parle beaucoup, à juste titre tant l’événement est inattendu, de l’élimination ibérique, il ne faut pas oublier de saluer la performance chilienne, qui aura orchestré son rôle de bourreau à merveille. Solide en défense, efficace devant, et surtout impitoyable dans les duels et dans la récupération du ballon (exerçant un pressing étouffant), le Chili mérite sa qualification et se paie même le luxe de s’offrir une « finale » face à la Hollande pour disputer la premiere place d’un groupe B aux scénarios particulièrement inattendus.
Reste que ce soir, dans le temple du football qu’est le Maracana, l’Espagne a rendu sa couronne au terme d’une domination exercée pendant plus de 6 ans sur le football mondial et européen. Pour autant, même si cette défaite marque probablement la fin d’un cycle, elle offre l’assurance de voir cette Coupe du Monde couronner un nouveau maître. Comme on dit : « Le Roi est mort, vive le Roi ! » Et vive le foot…
Tom Masson.