Combinée au succès de Mexique face à la Croatie (3-1), la victoire brésilienne devant un toujours aussi faible Cameroun (4-1), permet à la Selecao de terminer à la première place du groupe A. Rendez-vous en huitièmes.
Si la balade du soir n’aura pas permis à la Selecao d’ôter tous les doutes qui portent sur elle depuis la compétition, elle lui aura au moins permis d’assurer l’essentiel : terminer en tête du groupe A et éviter les impressionnants néerlandais en huitièmes de finale. Porté par un Neymar toujours aussi étincelant, le Brésil aura livré une prestation à l’image de ses précédentes sorties : globalement moyenne et plutôt décevante. Mais au final, des fulgurances de son crack lui permettent, une fois de plus, de ressortir victorieux.
Omniprésente, la jeune pépite du barca a encore illuminé ce éclaboussée ce match de tout le talent et la maturité qui font sa force depuis le début de la compétition. Sur un excellent travail de Luis Gustavo, il a d’abord ouvert le score d’un plat du pied droit (1-0, 17ème), avant d’inscrire un doublé, 5 minutes après l’égalisation camerounaise, sur un raid en solitaire au milieu d’une défense africaine aux abois (2-1, 35ème).
Sauf qu’en dehors de ces deux mouvements de grande classe, la préstation brésilienne ne se résume pas à grand chose. Poussifs, sans réelle volonté de faire le jeu et d’aller de l’avant, ils ont, dans un premier temps, semblé vouloir donner les clés du match à leur maître à jouer, puis se contenter d’attendre. Sauf qu’à attendre, le Brésil va se mettre en danger tout seul. Une fois encore, les latéraux et la charnière Silva-Luiz auront montré d’étonnants signes de fébrilité et fait ressortir un manque de sérénité criant. Silva, capitaine pourtant si charismatique de cette équipe, a d’ailleurs été très près de tromper son propre gardien avec une tête sur la barre. Une minute plus tard, les camerounais égalisait par l’intermédiaire de Matip, laissé bien seul devant le but de Julio César.
En seconde période, ils auront moins souffert, bien aidés, il est vrai, par des camerounais particulièrement faibles et à la pauvreté offensive déconcertante. Pour autant, ils auront eu le mérite de maintenir une pression en attaque quasi permanente. Sous le feu des critiques au pays, Fred en aura néanmoins profité pour faire retomber le soufflet avec, enfin, un but (pourtant hors-jeu) (3-1, 49ème). A l’origine du mouvement et de l’action collective qui apporte le troisième but des siens, Fernandinho, entré à la pause, va être récompensé de ses 45 bonnes premières minutes avec un but du droit (4-1, 84ème).
Pour autant, si le score fleuve de ce soir peut paraître flatteur, la prestation brésilienne n’aura pas encore rassuré qui que ce soit. Avec une défense encore très (trop) moyenne et des difficultés à créer le jeu, la Selecao n’a toujours pas effectué une sortie digne de son nom, après trois matches dans ce – son – mondial. En huitièmes, ils affronteront un presque voisin : le Chili. Et cette fois, il faudra réellement hausser son niveau de jeu, face à un adversaire bien plus coriace que le Cameroun n’a pas l’être ce soir. Mais comme le disaient des supporters brésilien après le match « Si Fred marque, c’est qu’on peut gagner le mondial ». Chambreurs les brésiliens, mais pas forcement rassurés.