Même si Hubert Fournier, en provenance de Reims, est venu remplacer Rémi Garde sur le banc, on ne peut pas dire que le club rhodanien vive ne serait-ce qu’un soupçon de révolution dans la ligne directive qui est la sienne, depuis maintenant 3 ans. Malgré un effectif quasi inchangé, des moyens encore revus à la baisse et une place majeure réservée aux jeunes, l’OL 2014/2015 n’en est pas moins ambitieux.
A l’occasion du cinquième épisode de notre Tour de France des Clubs, partez à la découverte de Lyon et de son nouveau coach !
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Il n’y a qu’a avoir Jean-Michel Aulas tweeter après la victoire des siens devant le FK Mlada Bolesvla pour comprendre que l’OL, et son président en tête, n’a pas connu de grands bouleversements cet été. Après la première manche remportée du 3ème tour préliminaire de l’Europa League, a effectué un retour tonitruant sur Twitter qui est loin d’être passé inaperçu. Jean-Mimi n’a pas changé et il l’a bien fait remarquer. La saison lyonnaise peut donc commencer.
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Si un autre a également effectuer son retour, c’est aux antipodes d’une telle euphorie, et ce n’est sûrement pas sur Twitter. Hubert Fournier, ancien défenseur du club de 1998 à 2000, est de retour, avec le costume d’entraîneur sur le dos. Conscient que son arrivée peut faire sourire, ou même surprendre, l’ancien remous n’arrive pas pour autant avec des ambitions et des objectifs au rabais : « Je sais bien qu’il y a plus de monde qui pense que je vais me casser la gueule que de gens qui croient que je vais réussir ! On me demande de faire aussi bien que ce qui a été fait avant… avec moins de moyens. Pas évident, hein ! C’est quand même un certain risque, mais je suis persuadé qu’on peut y arriver ».
Moins de moyens, rien n’est moins sûr. Et si on attendait beaucoup de gros départs afin de dégager le plus de fond possibles, toutes les stars lyonnaises ont finalement été conservées, parfois contre vents et marées (comme ce fut le cas pour Gonalons avec Naples), mais l’avenir lyonnais en ressort beaucoup moins incertain. Grenier, Lacazette, Lopès, et donc Gonalons : la colonne vertébrale des Gones de l’année passée a été préservée. Pendant ce temps-là, seul Naby Sarr est véritablement parti, si l’on met de côté les départs attendus de Gomis, Briand et Vercoutre, tous trois en fin de contrat.
Du coup, il ne risque pas d’y avoir de folies côté arrivées non plus. Cette année encore, et comme c’est le cas depuis 3 ans, Lyon n’achètera pas de joueurs à plus de 3 millions d’euros. Les transferts de Rose (Valenciennes) et Jallet (PSG) restent d’ailleurs des jolis coups, puisque, avec moins de 4 millions d’euros pour les deux joueurs, ils viennent renforcer un secteur défensif bien trop fébrile l’année passée, avec ses 44 buts encaissés en L1.
Au niveau de l’attaque, Aulas a été clair à ce sujet, interrogé par le journal L’Equipe : « Si Bafé (Gomis) et Jimmy (Briand) étaient partis il y a un an, cela nous aurait rapporté 15M€ et on aurait fait un effort. Mais là, nous avons trois attaquants jeunes et performants, prendre quelqu’un serait injuste pour eux ».
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Si le choix d’Aulas reste fidèle à la nouvelle philosophie lyonnaise, il risque d’apporter certaines contraintes sur une saison entière. Avec l’enchaînement des matches, se contenter de Lacazette, Yattara et Benzia semble un choix audacieux, à la limite du risqué. Au-delà de la jeunesse et du manque d’expérience criant de ces futurs grands, Hubert Fournier n’est jamais à l’abri d’une blessure qui handicaperait sérieusement son dispositif. Et le coach lyonnais est même conscient d’autres problèmes : « il y a la CAN qui va arriver en 2015. Avec Benzia (Algérie) et Yattara (Guinée), cela pourrait faire deux attaquants en moins s’ils venaient à être sélectionnés, il faut y penser ». Reste à voir si son Président est prêt à changer d’avis.
Au niveau de la préparation, les lyonnais attaque la saison avec des résultats prometteurs en amical. 2 victoires, 2-0 contre le BK Copenhague, 4-1 face au Shaktar Donestk, avec un nul contre les espagnols de Séville, pour seulement une défaite, lors de son premier match devant Debrecen (2-4). Plus que ses résultats lors des rencontres de préparation, les lyonnais restent surtout sur un succès prometteur, malgré la faiblesse de l’opposition et des moments de flottement, lors du match aller du troisième tour préliminaire contre le FK Mlada Bolesvla (4-1). Hubert Fournier déclarait après le match : « Nous sommes satisfaits du résultat, de la manière par moments car il y a eu des phases de jeu intéressantes. Ce qu’on retient, c’est le résultat qui nous permet d’avoir un match retour avec plus de confort et cela maintient une certaine confiance dans ce que l’on est capable de faire depuis le début de la saison. Il y avait un peu d’anxiété avant le match, car c’est le début d’une nouvelle aventure. On ne sait jamais trop à quoi s’attendre. Ce résultat clôture la bonne préparation que nous avons faite depuis ces quelques semaines ».
A défaut d’être serein et complètement maître de son sujet, l’OL a au moins confirmé une chose avec cette victoire on ne peut plus réaliste : l’importance qu’il donne à cette compétition tant décriée. Quart de finaliste l’an dernier, les lyonnais comptent bien faire aussi bien. Voire mieux. « Cela fait dix-neuf ans que Lyon est européen, on se doit de ne pas interrompre cette série. D’autant plus que moi, c’est ma première fois en Coupe d’Europe. Je n’ai pas envie d’arriver en tongs et de larguer cette compétition ! Surtout pas », déclarait Fournier à France Football.
Mais si le club compte aller le plus loin possible en C3, ce n’est pas pour faire de la figuration en championnat, loin de là. Christophe Jallet, le petit nouveau, est déjà bien cadré au discours lyonnais : « L’objectif, à l’issue de la saison, c’est de finir européens. De toute façon, Paris est le seul candidat au titre. Après, il y a des surprises, on l’a vu avec Montpellier en 2012, avec Lille qui a tenu longtemps l’an passé… Mais une qualification européenne, pour la Ligue Europa ou plus, ce serait bien oui ».
Au niveau du jeu, Fournier souhaite avant toute chose rester dans la lignée de celle de son prédécesseur et le 4-4-2 en losange, avec un Gourcuff enfin soutenu en 10, basé sur la vitesse dans la transmission et un lien cohérent entre chacun des blocs, devrait être maintenu avec une volonté continue de proposer un beau football. « Il y a une culture du jeu à Lyon. Le beau jeu, c’est presque dans l’ADN du club. Il y a une vraie continuité, il faut s’appuyer dessus ». Aulas confirme : « On a démontré qu’on pouvait avoir des résultats avec notre centre de formation et on espère aller titiller les Parisiens et les Monégasques ».
Malgré les nombreuses demandes de son entraîneur, L’OL devrait donc garder un effectif inchangé d’ici la fin du mercato. Mais en parvenant à conserver une grosse partie de ses cadre, tout en bénéficiant des retours de prêts de certaines futures pépites, Lyon a sans doute assuré l’essentiel, à l’aube de cette nouvelle saison. Une assurance primordiale à rester compétitif, histoire de « remettre certaines pendules à l’heure » comme on dit du côté de Gerland. Car l’an passé, pour la première depuis 19 ans, les lyonnais ont clos l’exercice 2013/2014 derrière le rival stéphanois, loin de la LDC qui plus est. Et à 18 mois de faire ses débuts dans son nouveau stade, il serait grand temps pour l’OL et sa jeunesse insouciante de regoûter à ses gloires passées.
Tom Masson
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Possible équipe type : (cliquez sur l’image pour agrandir)
Prochains Matches :
10 août : Lyon – Rennes, 1ère journée de Ligue 1
17 août : Toulouse – Lyon, 2ème journée de Ligue 1
Demain dans le Sixème épisode du TdF des clubs : MARSEILLE
TM.