Ribéry – Nasri – Abidal : ces retraités qui ne devraient pas l’être

À moins de deux semaines du premier match amical des bleus post Coupe du Monde, trois noms majeurs de notre football ont décidé de raccrocher pour de bon les crampons de la sélection nationale. Abidal, Nasri mais surtout Ribéry ont tout trois – sans passer par le moindre média français – annoncé de manière bien différente leur volonté de quitter les bleus. Retour sur des annonces complètement surréalistes.

 

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Si le cas du premier semble un peu moins critiquable et plutôt logique, s’il l’on en suit le plan de carrière auquel il semble se tenir depuis quelques années (âgé de 34 ans, parti dans le championnat Grec cet été), les choix des deux autres sont beaucoup plus discutables.

Arrêtons-nous sur le dossier Samir Nasri, pour commencer. En pleine bourre avec Manchester City depuis deux-trois saisons, son avenir en Équipe de France paraissait des plus compromis depuis l’éclatement de son conflit ouvert avec Deschamps. Ce qui me gêne, c’est un peu sa façon d’annoncer une telle décision, surtout après les performances qu’il nous a offert sous le maillot bleu. « L’Equipe de France ne me rend pas heureux« , a-il dit. Soit. Mais a-t-il fait ce qu’il fallait, depuis sa première sélection pleine de promesses conte l’Autriche, en mars 2008 ? La réponse est non. Et c’est incontestable. Son parcours en sélection est aussi chaotique qu’une descente aux enfers, avec une fin forcément tragique au bout du compte. Combien de fois a t’on remis en cause le comportement de l’ancien marseillais en sélection ? Difficile à dire. En tout cas sa médiocre performance au match aller contre l’Ukraine, suivie de problèmes extra-sportifs à l’intérieur même du groupe France, me rendent insupportable les propos de Nasri. Comment peut-on, ne serait-ce qu’imaginer attendre de la sélection qu’elle nous rende heureux quand on ne fait pas un soupçon d’efforts dans ce sens-là ? Regardez sa côte de popularité en France, rappelez vous les problèmes qu’il a apporté à nos trois derniers sélectionneurs, et tirez-en les conclusions que vous voulez.

En toute honnêteté, je pense d’un point de vue purement personnel, que Nasri avait pris conscience que ses chances de revêtir ce maillot étaient devenues infimes, et qu’il a préféré choisir le retrait plutôt que de subir l’affront de non-sélection répétées – en cas de continuité et d’une régularité certaine de ses matches avec City. Et c’est sans doute pas plus mal comme ça.

 

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Pour Ribéry, les choses sont bien différentes et je ne sais même pas si l’on arrivera à déceler toutes les vérités de cet épilogue. Si la sélection de Nasri a toujours été une bombe à retardements, celle de Ribery a souvent été accompagnée des plus grandes interrogations. Promis à un rôle de leader (aussi bien sur le terrain qu’en dehors) après sa Coupe du Monde 2006 complètement folle, il s’est ensuite recourbé sur lui-même, probablement dépassé par une opinion nationale qui attendait toujours plus de lui. Après des premiers soucis en 2008 lors d’un Euro complètement raté, l’image de Ribéry va prendre un certain coup en 2010 lors du mondial sud-africain. Reconnu comme un des leaders de cette insupportable fronde, son image va ensuite tout doucement – mais sûrement – décliner sur des parcours bien tristes, entre faits divers (affaire Zahia, conflit avec Gourcuff) et performances toujours plus difficiles chez les bleus.

À l’heure de déclarer son souhait de ne plus porter le maillot de la sélection, après une vraie-fausse blessure (on ne le saura jamais) qui l’empêcha de disputer la dernière Coupe du Monde, un désintérêt marqué semble entourer cette nouvelle. À la question « L’Equipe de France peut-elle se passer de Franck Ribéry ?« , plus de 94% des interrogés ont répondu oui.

Peut-être injuste – ou pas -, toujours est-il que Ribéry souffre une fois de plus de l’image qu’il dégage depuis ses débuts. Et cette envie de dire au revoir une bonne fois pour toute aux bleus, et à ce qui les entourent, est probablement la meilleure des manières pour lui de se focaliser définitivement sur son club, où son talent a toujours pris le dessus sur les affaires extra-sportives.

Il y’a sûrement de ça. Mais après ce mondial en terre brésilienne, il a également dû s’apercevoir qu’une nouvelle génération arrivait. Et que finalement, il avait peut-être fait son temps. Ses fidèles le qualifieront de maladroit, mais en définitive, cette dernière polémique marque une fois de plus le manque d’intérêt pour les bleus de Ribéry, et les français semblent lui rendre la pareille, au moment où l’un des meilleurs joueurs du monde l’an dernier s’apprête à leur faire ses adieux.

Quoi qu’il en soit, même si ça a l’air d’être la mode cette année, je n’arriverai jamais à comprendre – et ce peut importe les complications qui peuvent suivre un joueur – ce genre de décisions. Quand on est un compétiteur de haut niveau, qu’on joue dans les plus grands championnats du monde, qu’on porte les maillots les plus prestigieux de la planète, est-il vraiment concevable de quitter la sélection de la sorte, alors qu’il nous reste tant d’années en haut de l’affiche ? Je trouve ça encore plus surréaliste quand on est français, et qu’un Championnat d’Europe à domicile se profile d’ici deux ans. Ça dénote surtout un manque d’amour (voire même de respect ?) pour ce maillot et toutes les valeurs qu’il véhicule. Mais puisqu’il faut laisser faire…

« Je n’annoncerai jamais ma retraite internationale. J’ai toujours rêvé de porter ce maillot et je ne lâcherai jamais rien. Tant que je serai au haut niveau et que l’on fera appel à moi, même si ça m’étonnerait, je répondrai présent ».

Djibril Cissé 11/06/14

 

 

Tom MASSON

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