Real – PSG : Pourquoi il faut s’inquiéter

Paradoxalement, si le Paris Saint-Germain nous a offert une performance à la hauteur de l’attente qui entourait ce match, en nous livrant une de ses prestations collectives les plus abouties depuis le début de saison, le club de la capitale ne s’est pourtant pas imposé, hier soir face au Real Madrid (0-1). Apportant au-delà d’un contenu emballant, une bonne dose d’incertitudes.

Real-PSG, Di Maria

Crédits Le Parisien

Evidemment, il est toujours délicat, après un match comme celui-ci, où le résultat se joue à une once de petit détails, de trouver un juste milieu entre la fierté d’avoir livré une partition d’une telle performance et les interrogations que le résultat oblige. On se retrouve donc plus ou moins coincé, entre des analyses encourageantes et pleine d’amertume et d’autres, beaucoup plus pessimistes, qui cherchent à pointer du doigt des manquements cruels; ceux qui ont fait tant défaut aux parisiens hier. Histoire de jouer – une fois de plus – les rabats-joies, je vais essayer de prendre le contre-pied et d’envoyer autre chose que des fleurs au club de la capitale. Entre craintes et inquiétudes.

 

Une attaque (encore) inefficace

C’est malheureux à dire, mais je n’avais plus souvenirs d’un tel manque d’efficacité du PSG depuis la saison 2009/2010 et une défaite 1-0 face à l’AS Monaco (avec une jolie bourde d’Edel). Hier, avec Ibrahimovic, Cavani et Di Maria, le PSG a paru tout aussi impuissant face à une défense madrilène miraculée et sauvée à trois reprises par ses montants. En première période, une déferlante s’est abattue sur le but de Navas sans jamais parvenir à trouver la faille. Problème, cette attaque parisienne, qui pèse – il faut le dire – près de 150 millions d’euros en valeur, encore un peu plus en salaires, a été recrutée avant tout pour être décisive lors des matches de C1, un peu moins pour étriller les 19 autres équipes de Ligue 1. Ce manque de réalisme criant du club de la capitale, symbolisée par un Cavani complètement hors-sujet, a toujours été un problème récurrent face aux tops clubs depuis que les qataris sont au pouvoir. Et face à Madrid, cette tendance s’est une nouvelle fois confirmée…

Un milieu de terrain un peu juste ? 

Si j’ai été très agréablement surpris par la performance énorme d’Adrien Rabiot après avoir remplacé Verratti sur blessure, puis rassuré par la constance et la précision chirurgicale de Motta; Matuidi, comme depuis plus d’un mois et demi, est encore apparu à un niveau nettement en dessous de celui affiché par ses partenaires. Lent, peu efficace à la récupération, le milieu des bleus a trop souvent affiché des moments d’absences hier soir. Un réel problème si l’on admet que Motta ne pourra pas jouer 60 matches cette saison et que Benjamin Stambouli est hors du coup à chaque fois qu’il porte le maillot parisien. Si en plus de ça Verratti se met à se blesser… Surtout que Laurent Blanc n’a pas l’air de vouloir toucher à son fameux milieu à 3 et que Pastore continue à ronger son frein sur le banc (même si hier, son forfait l’a privé du déplacement). En somme, si la tendance affichée face au Real venait à se confirmer dans le temps, le milieu parisien risque de se trouver un peu trop court pour remplir tous ses objectifs.

Plus de test avant février…

Le problème avec les regrets, c’est qu’ils durent toujours assez longtemps. Dans le cas du PSG, ils risquent même de rester en travers de la gorge un bon bout de temps. En survolant une Ligue 1 beaucoup trop faible pour lui, le club parisien avait en la double confrontation face au Real l’occasion de se tester, « pour de vrai », et étaler l’étendue de ses cartouches. Problème, stérile au match aller, maladroit hier, le PSG n’a remporté qu’1 point sur 6 face aux galactiques. Un bilan un peu faible, surtout quand on regarde le contenu des matches, encore plus quand on se dit que les rouges et bleu ont été proches de réaliser quelque chose de très grand. En plus de ça, les parisiens ne rencontreront plus un adversaire à leur niveau, sinon au-dessus, avant le huitième de finale aller de C1, mi février. D’ici là, Paris se promènera plutôt tranquillement entre championnat et coupes nationales. Mais en compagnie de ses regrets…

… Et un top club en huitièmes 

En abandonnant les ambitions d’un résultat à Madrid, les parisiens y ont aussi très probablement laissé leurs espoirs de première place. Ce qui va de pair avec un tirage forcément compliqué pour les huitièmes de finale et l’approche d’un adversaire qui le sera tout autant. D’ici le tirage au sort, qui aura lieu en décembre et qui nous fixera sans doute mieux sur un avenir aujourd’hui devenu flou, le Paris Saint-Germain avancera avec le risque d’hériter d’un des meilleurs clubs du monde dès le début de la phase finale et voir ses ambitions dans la compétition se réduire considérablement. Et c’est sûrement le plus dangereux avec le résultat d’hier. De faire de cette nouvelle saison, pourtant rendue bien plus ambitieuse par un recrutement à la hauteur, devenir une fois de plus une saison de transition : une équipe toujours au sommet sur le plan national, mais toujours à la peine sur la scène européenne. Finalement, c’est sans doute le risque le plus sérieux qui plane aujourd’hui au dessus de la tête du club de la capitale. Un risque que seul le temps semble en mesure d’atténuer, histoire d’espérer de ne plus seulement « Rêver plus grand »…

Tom MASSON

@MassonTom1

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