Au terme d’un match très moyen, l’Equipe de France, longtemps mise en difficulté par un courageux collectif roumain, a finalement arraché une précieuse victoire au bout du suspense (90ème). Une victoire qu’elle doit au génie et au talent de Dimitri Payet et à sa frappe magistrale à la fin du temps réglementaire. L’Euro est lancé, les bleus aussi !
Finalement, on a eu plus ou moins ce que l’on attendait. Un match compliqué, parfois très compliqué, qui a longtemps fait douter et inquiéter une bonne partie d’un Stade de France plein à craquer et entièrement coloré après une sobre mais non pas moins réussie cérémonie d’ouverture. Mais grâce au coup d’éclat de Dimitri Payet, d’une frappe pure et sèche du gauche, les bleus ont arraché un très précieux succès, le premier, et prennent déjà la tête du groupe A.
Pourtant, face à de courageux roumains, pas angoissés pour un sou par l’événement, la bataille fut âpre. Comme le prouve cette première occasion de Stancu, bien repoussée par Lloris, qui offrait un premier frisson au Stade de France (4ème). Grâce à un pressing très intelligent et un collectif solide dans ce classique 4-2-3-1, les roumains ont particulièrement bien résisté. En témoigne les nombreuses occasions en première période de Giroud (10ème, 25ème, 45ème) mais surtout de Griezmann, renvoyée par le poteau (15ème), qui ont toujours trouvé un pied roumain ou un Tatarusanu longtemps impérial devant eux. Mais plus que les occasions, puisqu’à la pause, les français n’avaient cadré aucun tir, c’est surtout les fautes techniques et les imprécisions dans le placement qui ont marqué la faible période française, en témoigne les 96 ballons perdus lors des 45 minutes, pire total depuis plus de 6 ans.
Mais en deuxième, si les roumains sont revenus avec les mêmes intentions, avec un Stanciu toujours aussi intéressant (48ème), et sont même revenus au score sur pénalty, après une faute idiote de Evra (1-1, 65ème), la réussite avait choisi son camp.
La réussite, ou plutôt le talent d’un homme, Dimitri Payet, dont la deuxième période est à montrer et à visionner dans toutes les écoles de foot. Magistral dynamiteur, toutes les brèches bleues sont venues de la baguette du magicien réunionnais. C’est lui, tout d’abord, qui dépose une offrande sur le crâne de Giroud qui, de la tête, profite d’une sortie un peu hasardeuse de Tatarusanu pour ouvrir le score (58ème). Précieux dans l’entre-jeu, le milieu des Hammers s’est ensuite mué en sauveur, en faisant parler son génie et la pureté de son talent en nettoyant la lucarne roumaine d’une frappe limpide du pied gauche (90ème). Sorti en pleurs, et sous l’ovation d’un Stade de France conquis, Payet marquait déjà de son nom un Euro qui vient pourtant tout juste de débuter.
Pour autant, la performance bleue reste globalement mitigée, voire même très moyenne. Lâchée par des cadres largement en-dessous (Evra, Matuidi, Pogba, Griezmann), l’Equipe de France n’est pas passée loin d’une première déconvenue. Lente dans les transmissions, peu inspirée techniquement et trop imprécise tactiquement, les bleus ont également été très maladroits devant le but. S’ils devront incontestablement réhausser leur niveau de jeu pour se sublimer au fil du match, les bleus ont gagné, et l’important est sûrement là. Car comme je l’écrivais cet après-midi ici-même, la France a franchis un premier palier dans sa route aux rêves. Et on attend déjà la suite.
Tom MASSON
@MassonTom1