Au terme d’une rencontre crispante et très stressante l’équipe de France a brillamment écarté les champions du monde allemands et affrontera le Portugal, dimanche soir, en finale de son Euro. La France est euphorique.
Il y a des tournants et des chapitres que l’on retient, qui ne s’oublient pas. Celui que vient d’écrire l’équipe de France de football, ce soir, est incontestablement à marquer en or au Panthéon du sport français. Car si les français ne sont pas encore sacrés champions d’Europe, ils ont néanmoins réalisé un exploit magistral en éliminant un ennemi historique, une bête noire mais, surtout, les champions du Monde en titre.
La France est en finale de l’Euro, et l’image est belle à voir. Les scènes de lisses et l’explosion de joie du banc français et de tout un stade sont, d’abord, symboliques de tout un pays aujourd’hui euphorique qui rêve encore plus grand, d’une destinée dorée. Elles sont, ensuite, symptomatiques d’une équipe arrivée à maturité, deux ans jours pour jours (ou presque) après avoir été sortie sans âme du mondial brésilien, face à cette même équipe allemande.
Mais un homme personnifie cette fraîcheur. Un homme, que dis-je, un héros national, en la personne d’Antoine Griezmann, réel patron de cette sélection depuis le début de la compétition, déçu aux larmes après l’élimination au Brésil, rougit de plaisir après cette partie fabuleuse. A nouveau décisif, en se payant même le luxe de planter un doublé, l’attaquant de l’Atletico réalise tout bonnement une année exceptionnelle. Et après avoir porté son club, Griezmann est à présent l’éclaireur d’une sélection qui se retrouve à un match, 90 minutes, de retrouver une place sur le toit de l’Europe, 16 ans après l’avoir quittée.
Une nouvelle fois, tout n’a pas été parfait, loin de là. Et cette rencontre s’est même transformée en un combat (presque chanceux par moments) physique impressionnant. Face à une sélection allemande largement dominatrice, surtout en première période, dans à peu près tous les secteurs de jeu, les français ont souffert, beaucoup souffert. Avant de fatalement se rendre compte que la réussite et les dieux du foot avaient définitivement choisi leur camp.
En témoigne ce pénalty sévère – mais bien réel – sifflé à l’encontre de Schweinsteiger en toute fin de première période. Griezmann, déjà, propulsait les siens sur les rails de la finale, en rentrant aux vestiaires avec un avantage véritablement miraculeux (1-0, 45+2ème). Mais un grand Lloris, devant Emre Can (14ème) ou encore Schweinsteiger (26ème), et une défense implacable ont permis aux bleus de faire le dos rond.
La deuxième période a plus ou moins suivi le même film conducteur, où les allemands et une très forte possession du ballon, ne parvenaient pas à exploiter le peu de brèches laissées par l’arrière-garde française. On avait toujours évoquée une possible « chance à DD », ce soir, c’est même devenu un label à déposer. Encore davantage quand Boateng, blessé, s’est retrouvé blessé, condamné à céder sa place à Mustafi alors que la Mannschaft tentait tant bien que mal de sortir la tête de l’eau.
Mais rien ne pouvait vraiment arriver à cette équipe française. En témoigne – si tant est qu’il faille vraiment trouver de nouvelles preuves d’une telle baraka – la frappe de Kimmich, sur la barre (74ème) et l’horizontale de Lloris face à ce dernier (90+3ème). Et les bleus se sont rapidement affairés à noyer pour de bon leur adversaire d’un soir : à l’issue d’une grossière erreur de Kimmich, Pogba remet dans le tas. Neuer repousse mollement, dans les pieds d’un Griezmann qui ne se fait pas prier pour pousser le ballon dans le but vide et doubler la mise (2-0, 72ème).
Et la France se retrouve propulsée en finale d’un Euro à domicile, comme dans un rêve. En éjectant un adversaire qui lui était probablement supérieur, ce qui tend d’ailleurs à sublimer une qualification déjà si belle. La sélection bleue retrouvera dimanche le Stade de France, son temple où toutes les folies sont permises, pour conquérir le troisième trophée européen de son histoire. Pour, cette fois, après 1984, après 2000, faire entrer cette sélection définitivement dans l’histoire avant de chavirer dans une euphorie irrationnelle, accompagné de tout un pays qui, visiblement, n’attend plus que ça.
ALLEZ LES BLEUS!
Tom MASSON
@MassonTom1