Édito : Croire en son étoile

Tout à l’heure, à 17 heures, toutes les rues de chaque ville de France devraient paraître étrangement vides. Le temps d’un match, de 90 minutes lunaires qui pourraient, à coups sûrs, tout changer. L’équipe de France a rendez-vous avec son destin, accompagnée de 67 millions de Français qui, eux, seront là. Avant, peut-être, de basculer dans une hystérie collective, probablement plus vécue depuis presque deux décennies.

Il y a des matins différents, accompagnés d’un sentiment difficilement explicable, qui nous saisit du bas-ventre jusqu’à l’esprit. En quelques heures, et depuis quelques jours maintenant, la finale a probablement été jouée plus d’une fois dans l’esprit de celles et ceux qui trépignent et peinent à contenir leur impatience depuis longtemps, trop longtemps. Mais rassurez-vous, « sounds good », ce sont de bons sentiments. Et c’est surtout bon signe.

L’équipe de France, 20 ans ans après son premier sacre a l’occasion de monter une nouvelle fois sur le toit du monde, et, d’une pierre deux coups, de marquer aux lettres d’or le parcours d’une génération dorée, d’une sélection retrouvée au Panthéon du sport national. Les Français aiment cette équipe, les Français rêvent de cette équipe, et ils lui rendent bien; en témoigne le soutien indéfectible de tout un pays depuis plusieurs jours, devenu encore un peu plus fort après cette folie face à l’Argentine.

Mais ce soir, au moment où le coup d’envoi de la finale de la Coupe du Monde 2018, sera donné, la saveur sera forcément spéciale pour beaucoup. Pour toute une génération, en fait. Pour ceux  trop jeunes en 1998, trop marqués par la cruauté du scénario proposé en 2006. Mais aussi pour les autres. Pour la première fois depuis une décennie, une nouvelle occasion de célébrer, ensemble, toutes générations confondues, le sacre d’une sélection française de foot nous est rendu possible. Et rien que pour ça, cette journée ne peut que basculer dans l’hystérie.

Tout le monde se souviendra du programme de cette journée, du t-shirt enfilé et de l’endroit où le match s’est vécu

Tout ça est notre destin, leur destin. Celui d’un groupe, insolant d’insouciance, attachant à souhait, et surtout pétri de talent. Marqués par l’échec en finale de l’Euro, face au Portugal, il y a deux ans, il est temps de montrer que ces joueurs ont grandi, appris, muri. Le couvert est mis, la table est dressée, il ne reste plus qu’à déguster. Réussir à sublimer ce parcours si particulier, d’une équipe à nouveau sacrée, et profiter d’un été doré. Allons-y ! Joueurs comme spectateurs et, surtout, ne pas croire que le trophée nous est déjà promis. C’est notre plus grand danger.

Quoi qu’il arrive, nos souvenirs seront grands et éternels. Tout le monde se souviendra du programme de cette journée, du t-shirt enfilé et de l’endroit où le match s’est vécu. Reste à connaître la teneur et la couleur de ce qui restera. Mais les 11 soldats qui porteront la bannière bleue ce soir, devront répondre au combat. Histoire que frustration et déception ne puissent être envisagées, pour laisser place à un enivrement certain en cas de victoire. Mais finalement, quoi qu’il arrive, les bleus ont déjà réussi leur pari. Aller au bout donnerait un goût assurément plus intense, plus historique à nos souvenirs.

Plus que jamais, tous les excès sont permis, tolérés, voire même encouragés. Cette soirée de l’irrationnel doit nous faire vibrer, nous enivrer et nous exalter. Le temps risque d’être infini, l’attente pénible et les minutes stressantes jusqu’au dénouement, mais les émotions n’en seront que décuplées. La journée sera longue, la nuit risque d’être courte, et le réveil douloureux pour un lundi matin. Mais on s’en fout, tout le monde s’en fout. L’histoire est en marche, celle d’un rêve dingue et ambitieux, à 90 minutes de devenir réalité. Et c’est vraiment tout ce qui compte.

ALLEEEEEEEEZ LES BLEUS

Tom MASSON

@MassonTom1

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