Au bout des prolongations, l’Argentine s’est finalement extirpé du traquenard suisse pour se qualifier pour les quarts de finale (1-0). Ils y affronteront le vainqueur de Belgique-USA, samedi.
Il n’y avait qu’à voir Ezequiel Lavezzi prier et faire le signe de croix sur le banc, au moment où les suisses avaient une dernière opportunité de revenir sur un coup-franc de Shaqiri (120ème), pour comprendre le supplice qu’ont subi les argentins, ce soir. Face à une Nati séduisante et généreuse, l’Argentine a dû attendre la toute fin de la prolongation et une réalisation de Di Maria, pour décrocher son billet pour le tour suivant.
Une fois de plus, la délivrance est venue de son génie et maître à jouer : Lionel Messi. À l’origine de l’action, il va créer le décalage et servir sur un plateau Di Maria, qui a juste à ouvrir son pied pour délivrer tout un pays (1-0, 118ème). Une délivrance, oui, et je ne sais même pas si le mot est assez fort. Sans imagination et d’une pauvreté infinie en première période, L’Albiceleste a ensuite longtemps buté sur une défense suisse bien regroupée et, surtout sur un gardien impérial. Diego Benaglio a semblé être un repart infranchissable. Déjà face à Lavezzi (29ème) et Messi (41ème) en première MT, il s’est ensuite imposé face à Rojo (59ème), Higuain (61ème) et Di Maria en prolongations (107ème).
Porteurs d’un état d’esprit irréprochable, les joueurs suisses ont même fait un peu plus que résister sur certaines phases de jeu. Il leur a sans doute manqué un peu plus de mordant et de réalisme pour faire la différence. Xhaka d’une belle frappe repoussée par Romero (29ème) mais surtout Drmic (38ème), dont le lob complètement raté donnera sans doute de nombreux regrets à la Suisse, n’ont jamais été très loin de faire basculer le sort d’un match bien ennuyeux et bien pauvre en qualité.
Puis vint le but de Di Maria. À deux minutes de la fin, la messe était dite pour bien du monde. Pas pour les 11 suisses présents sur le terrain. Dans le temps additionnel des prolongations, ils ont eu deux occasions exceptionnelles d’égaliser et d’arracher des tirs aux buts inespérés. Suite à un centre de Shaqiri, Dzemaili a vu sa tête s’écraser sur le poteau d’un Romero battu (120ème+3). Lavezzi pouvait prier, le sort avait sans doute choisi son camp, ce soir.
Mais une fois de plus, comme je vous le disais pour le Brésil, pour les Pays-Bas, pour la France, et même pour l’Allemagne hier, encore un favori qui tremble (beaucoup ce soir) mais au final, encore un favori qui tient son rang. Au moment de décrocher son billet pour affronter le vainqueur de Belgique-États-Unis en quarts, l’Argentine aura encore montré un visage peu séduisant, proche de l’affligeant par séquences. Mais une fois de plus, Messi a sorti tout un collectif de la pénombre. Et avec un tel joueur, même en pratiquant un football indigne de son nom, l’Argentine peut continuer de rêver. Pour l’instant.
Tom Masson