Le Paris-SG s’est donc incliné 3 buts à 1 à l’occasion de la première manche du « huitième de finale de la décennie ». Pour espérer rejoindre les quarts de finale, les parisiens devront s’imposer par au moins 2 buts d’écart.
Comme il est de coutume après ce type de rencontre, marquée par l’attente et déchainée par les passions, les grilles de lecture sont doubles, ce matin. Il y a d’abord les optimistes, convaincus que le PSG peut renverser, dans son antre, le double tenant du titre de la compétition et corriger ce retard conséquent de deux réalisations. Il y a ensuite les sceptiques, confirmés par une fin de match aléatoire de parisiens en manque de repère.
L’histoire ne peut en tout cas pas donner tort aux premiers. En tout cas pour le moment. Toutes les conclusions pré-établies, toutes les statistiques froides et imparfaites ne comptent plus depuis la remontada de l’an dernier. Des raisons d’y croire, il y en a. Beaucoup. Hier soir, les hommes d’Uni Emery n’ont pas été ridicules, loin de là, leur partition pendant une grosse heure de jeu, bien qu’imparfaite techniquement et collectivement, s’est avérée plus que correcte et a, de manière certaine, fait douter les tauliers du Real Madrid. Les parisiens ont parfaitement géré leur temps faibles, et se sont crée les situations les plus dangereuses. L’ouverture du score de Rabiot, et les quelques minutes qui ont suivies, en sont une preuve intéressante.
Se cacher derrière l’arbitrage ne fera pas avancer le PSG
Mais voilà, comme à chaque fois (ou presque!) avec ce PSG européen depuis 5 ans, le sentiment qui prédomine, ce jeudi, est loin d’être optimiste. Une fois de plus, le club de la capitale renvoie cette amer impression que l’exploit était proche, mais que, d’une certaine manière, une pareille issue était bien prévisible. Comme si cette équipe était accompagnée d’un farouche, mais non pas moins cruel, ADN qui l’obligeait à tanguer, avant de rompre, lorsque l’issue du match approchait. Coupable d’un cruel manque de réalisme et de pragmatisme en deuxième période, d’un milieu trop élastique et d’erreurs individuelles en défense, Paris a largué sa fin de match et laissé Ronaldo et Marcelo le crucifier en 4 petites minutes.
La défaite, que je qualifierai de juste, a été jugée trop sévère dans l’amplitude de son score par beaucoup. L’arbitrage, comme un facteur x qui causait ses défaites, s’est à nouveau retrouvé au coeur des conférences de presse et interview d’après-match. Des excuses, encore les mêmes excuses qui, à mon sens, sont plus néfastes qu’autre chose à ce PSG qui entend décrocher les étoiles à très court terme. Certaines décisions arbitrales sont certes contestables, et contestées à juste titre, mais ne sont en rien responsables de la naïveté de Lo Celso et de son match raté, pas plus que des choix surprenants faits par Unai Emery avant et durant la rencontre. Et que dire des performances du trio Mbappé, Cavani, Neymar ? Cavani n’a pas échangé la moindre passe avec ses compères d’attaque, quand les autres ont toujours semblé dans un tempo trop court, ou un tempo trop long.
En découvrant cette position nouvelle, celle du mené, condamné à l’exploit, les parisiens vont devoir arrêter de se voiler la face. 3 semaines s’offrent à eux pour tenter de comprendre, d’expliquer, mais surtout de gommer les petites erreurs, aux grands effets, qui lui ont coûté la première manche d’une confrontation galactique. Se qualifier est une question d’état d’esprit, de volonté et d’espérances. Une fois cette déconvenue digérée, une grande soirée les attend, le 6 mars prochain. A eux, cette fois, de se bousculer, de se faire violence, et d’écrire leur propre histoire. Il suffira d’y croire.
Tom MASSON
@MassonTom1
Superbe article, comme d’habitude